08/27/2019
All
Test Ultime de Maturité Emotionnelle
L’être humain est étonnant car son développement émotionnel n’est ni automatiquement, ni nécessairement lié à son développement physique. Il est possible d’avoir un corps de 55 ans et une mentalité de 4 ans et demi (en termes de réflexes et de compétences de communication). De même, quelqu’un sur le seuil de l’âge adulte peut déjà être un « vieux sage ».
Afin d’évaluer le niveau de développement émotionnel, il existe une question à la simplicité trompeuse.
Lorsque quelqu’un sur qui nous dépendons émotionnellement nous déçoit, comment réagissons-nous ?
De manière générale, trois réactions suggèrent l’immaturité émotionnelle (vous pourriez vous noter sur une échelle de 1 à 10 pour vous évaluer).
- Bouder.
Attristés, nous refusons d’expliquer à la personne qui nous a fait de la peine ce qui nous a fait mal. Notre fierté étant douloureusement insultée, la priorité est de préserver la dignité qu’il nous reste. Nous nous sentons trop fragiles pour admettre avoir été blessés. Comme un enfant qui ne maitriserait pas encore le langage espère qu’un parent puisse lire dans ses pensées pour subvenir à ses besoins, nous espérons naïvement que l’autre comprendra comme par magie et résoudra le tort sans que nous ayons besoin de le lui expliquer.
2. S’énerver.
Nous piquons une colère noire et nous énervons furieusement contre celle/celui qui nous a déçu. La furie a beau nous donner des airs de puissance, personne se sachant réellement fort n’a besoin de se mettre dans des états pareils. Au fond, nous nous sentons cassés, perdus et dépourvus. Du coup, imiter un empereur contrarié ou un tigre enfermé nous semble le meilleur moyen de retrouver du contrôle. Nos insultes vicieuses sont en fait des aveux codés de terreur et de vulnérabilité. Notre douleur est profonde et poignante ; notre manière de la gérer, pathétique.
3. Devenir froid.
Il faut beaucoup de courage pour admettre à la personne qui nous a blessé qu’elle a du pouvoir sur nous et qu’une partie clef de notre vie est entre ses mains. Dresser une muraille d’indifférence semble parfois bien plus tentant. Lorsque nous nous sentons particulièrement vulnérable et sensible au comportement de l’être cher, nous insisterons n’avoir rien remarqué et n’en n’avoir rien à faire. Nous ne faisons pas forcément semblant : rester à l’écoute de ses blessures nous est peut être devenu véritablement insupportable. Ne rien ressentir a bien pu remplacer l’énorme menace de se sentir complètement en vie.
A l’inverse, les trois réactions suivantes indiquent davantage de maturité émotionnelle.
1. S’expliquer
Bien plus facile à dire qu’à faire, être capable de rallier le courage d’expliquer à la personne pourquoi elle nous a blessé est un réel accomplissement. Il s’agit d’avoir confiance en sa capacité de trouver les mots justes ; en le fait que nous ne sommes ni pathétiques ni miséreux d’en venir à souffrir ; et, qu’avec un peu de chance, nous parviendrons à garder à l’esprit, même dans ces moments de stress, que celui/celle qui nous a blessé n’est pas notre ennemi.
2. Rester calme.
La personne mûre sait qu’elle peut s’affirmer et venir à son propre renfort. Ceci la munit d’une confiance apaisante, nécessaire pour ne pas perdre ses moyens et se braquer. Ainsi ancrée, elle peut accorder à l’autre le bénéfice du doute, elle n’a plus besoin de s’attendre au pire et de riposter avec amertume. Les personnes matures s’aiment assez pour ne pas supposer que le monde entier est contre eux.
3. Se montrer vulnérable.
La personne mûre a accepté le fait que l’intimité est inévitablement source de douleur, par moment. Toutefois, elle se sent assez forte pour tolérer cette relation à sa propre faiblesse. N’ayant pas honte de sa nudité émotionnelle, elle saura demander de l’aide, même à la personne par qui elle se serait sentie humiliée. Elle a confiance que ses larmes n’ont rien d’anormal, et qu’elle a le droit de trouver quelqu’un qui saura les gérer.
En soit, ces trois traits constituent les vertus cardinales de la maturité émotionnelle : la Communication, la Confiance et la Vulnérabilité.
Ces trois vertus peuvent être le résultat d’une tendre et sage éducation à l’enfance. Elles peuvent aussi être cultivées par l’adulte au cours d’un apprentissage conscient et volontaire. La « nuance d’intégration » s’apparente à la nuance entre ceux qui apprennent une langue en grandissant et ceux qui doivent l’apprendre en quelques mois à l’âge adulte. Cette comparaison évoque la différence d’effort requis. Il est essentiel de se rappeler qu’il n’y a aucune raison d’avoir honte de son niveau de compétence. La plupart d’entre nous n’avons pas eu le luxe d’être émotionnellement « alphabétisés ». Il est possible que nous n’ayons jamais témoigné d’adultes ayant des conversations émotionnellement mûres. Voilà donc pourquoi nous ferions bien de retourner à l’école, quelque soit notre âge, pour passer 5 à 10,000 heures à apprendre, avec patience et confiance, la belle et complexe grammaire du langage émotionnel.